Le carnaval : Une histoire des origines

Lesson "Le carnaval : Une histoire des origines"

“CARNAVAL”... Un mot qui évoque pour beaucoup des images de fêtes, de déguisements, de couleurs…

Sans aucun doute le carnaval figure parmi les fêtes populaires les plus largement célébrées.

Etonnamment, ce mot est très similaire dans de nombreuses langues, même celles qui sont apparemment très éloignées des langues latines, comme l’arabe, le russe, l'hébreu, le turc... ou encore le japonais !!

Mais vous êtes-vous déjà demandé quelle est l'origine de ce mot ?

Deux origines distinctes existent :

La plus récente :

Apparu à la période médiévale (vers 900 de n. ère) en latin, il est formé des mots carne “viande” et levare qui signifie “enlever”.

L'expression fait référence au moment où, dans la tradition catholique, les fidèles commencent le Carême (période d’abstinence durant laquelle ils peuvent manger de la viande sauf le mercredi des cendres et le vendredi saint). 

Littéralement, ils enlèvent la viande du menu ces jours-là.

Il entre dans la langue française en faisant un détour par le wallon quarnivalle au 12e siècle, probablement grâce aux échanges commerciaux avec des marchands venus de Toscane.

Voici une autre étymologie proposée par les historiens (encore plus ancienne) : carrus navalis de carrus “char” et navalis “bateau” en référence aux défilés de chars en forme de bateaux (ou chariots navals) de la fête romaine dédiée à Isis, déesse égyptienne et protectrice des navigateurs.

Il s’agissait d’une fête du printemps au cours de laquelle, autres similitudes, ces chars étaient accompagnés d’une procession d’hommes déguisés et masqués et pour finir, des mannequins étaient symboliquement sacrifiés en étant jetés dans la mer.

D'ailleurs l'image de couverture de cette leçon est une gravure datant de 1760, basée sur la description, par Apulée, écrivain et philosophe néo-platonicien du IIème siècle, d'une procession en l'honneur de la déesse Isis.

En regardant bien, vous pouvez y distinguer les chars du roi et de la reine entourés et suivis par un défilé d'hommes et de femmes en fête.

Un carnaval… Mais pour quoi faire ?

Les fêtes païennes telles que les Lupercales et les Saturnales des Romains et les fêtes dionysiaques en Grèce, ainsi que d’autres datant de la Babylone antique préfigurent le carnaval d’aujourd’hui.

Si les racines du carnaval peuvent être retracées jusqu’aux périodes antiques, c’est sans nul doute que cette célébration trouve sa source dans des éléments communs à toutes les sociétés à travers les âges.

En effet, le carnaval est une tradition en relation directe avec le cycle des saisons et de l’agriculture.  

Les différents carnavals, ou fêtes apparentées, célébraient les changements de saison en général.

Par exemple “la mort” de l’hiver et de l’année qui s’achevait, ainsi que l’arrivée bienvenue de la saison nouvelle.

Le saviez-vous … ? 

À Nice, le dernier jour du carnaval, l'effigie représentant le roi du carnaval est brûlée sur la place Massena...

 Voici une brève vidéo de l’édition 2019 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/carnaval-nice-roi-du-cinema-est-mort-vive-roi-mode-1632226.html 

Quelle est l'origine de cette tradition ?

Encore une fois, on retrouve la trace de cette coutume dans la Rome antique avec la fête des Saturnales. 

Une des fonctions de cette fête était de faire disparaître les barrières sociales pour permettre aux tensions entre classes sociales de s'apaiser.

Durant les festivités, les maîtres et les serviteurs (souvent des esclaves) changeaient d’habits pour emprunter ceux d’une autre classe sociale.

Ils jouissaient alors des même droits pendant cette brève période, ce qui donnait l’occasion au peuple vivant dans la pauvreté et aux esclaves de se sentir libres et égaux le temps des festivités.

Durant cette fête était établi un Roi des Saturnales.

Il était choisi parmi les condamnés à mort et était élu souverain tout-puissant pour la durée de la fête.

Malheureusement, il était décapité ou devait se suicider, comme rite sacrificiel à la fin des festivités.

On peut aussi faire le rapprochement avec la fête de la déesse Isis (citée plus haut) à la fin de laquelle des mannequins étaient symboliquement sacrifiés en étant jetés dans la mer.

À la lecture de ces informations il est facile de faire le rapprochement avec le carnaval moderne..

Quelques sources :

Le rameau d’or, James G. Frazer

Encyclopaedia Universalis

Thèse Université Lyon 2 https://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2006.nicolas_j&part=118356

Maintenant, testez votre compréhension du texte en répondant aux questions ci-dessous.... À vous de jouer !